
A la dernière page, Scozzari se représente en assassin de Chandler, lui reprochant de lui avoir fait perdre un an de sa vie sur une intrigue merdique. On le comprend un peu. L’histoire finit sur quelques pirouettes car le script n’était pas bouclé quand débuta le tournage du film. Le film et la bd ne sont pas mauvais pour autant car la qualité du Dahlia bleu tient plutôt à ses ambiances et ses dialogues. Cette conclusion de Scozzari est touchante et amusante à la fois car on sent une réelle colère et frustration. L’autodépréciation n’est pas a priori une facette de sa personnalité comme elle peut l’être pour Chris Ware. Elle a donc forcément plus d’impact. De plus, ce gag opère une violente rupture de ton par rapport au reste de cette bd légèrement ronronnante. On peut se demander ce que Scozzari est allé faire dans cette galère. Pratiquement inconnu en France, il est pourtant avec Liberatore et Mattioli un acteur important de l’underground italien des années 70-80, très axé sur la provoc'. En Italie, le Dahlia Bleu a d’ailleurs été réédité récemment, signe d'une certaine reconnaissance.
Pour conclure, au prix où on trouve aujourd’hui cet album, j’en conseille quand même la lecture. Les adeptes de Chandler et de série noire seront peut être ravis. Après tout, certains scénarios de films avec Humprey Bogart ne tiennent pas plus la route. Les autres se consoleront en se disant qu’ils détiennent une bd Oubapienne. Un gag qui demande 80 pages de préparation, ce n’est pas si courant ! Et si Scozzari n’est pas un virtuose du dessin et que la bd est très mal imprimée, son style possède un certain charme.
prix conseillé: entre 4 et 8 euros.
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