lundi 23 avril 2007

J'me suis fait tout petit


Je m’intéresse beaucoup aux vinyles toys mais en tant que phénomène de société... Honnêtement j’ai du mal à comprendre l’engouement d'adultes pour ces babioles. Certaines atteignent des prix phénoménaux et sont fièrement entreposées dans les salons comme des pièces de musée. Le statut des jouets a donc changé mais en réalité leurs conditions de vie se sont détériorées. Alors qu’auparavant ils vivaient heureux malgré une usure physique prématurée toute prolétarienne, ils sont aujourd'hui soumis au grand mal de la bourgeoisie : la dépression. Regardez les, tristes, osant à peine bouger les bras. Non pour moi, les jouets c’est pour les mômes et ça doit pouvoir résister à toutes leurs maltraitances. Les bons jouets balancent de l’eau ou des armes de destruction massive en caoutchouc. Ils doivent au minimum être capables d’éborgner ses frangins, bref de se marrer quoi. Après tout ça, vous pourriez donc être surpris d’apprendre que j’ai un de ces vinyles toys, surtout le petit Jimmy Corrigan (voir photo) de Chris Ware qui est l’incarnation suprême de la dépression et de la fragilité. Justement, c'est pour ça que j'ai ce jouet et que Chris Ware est génial. Il est l'incarnation du vinyle toy.

samedi 21 avril 2007

Vote sanction


Nous sommes à la veille du scrutin. Trois candidats se détachent dans cette élection du pire clone de Corben. Mais tout est possible. Commençons par Macedo, Brésilien solaire à la « corbenitude » décomplexée. L’enthousiasme transparaissant de ses planches est presque touchant malgré son indéniable médiocrité. Non vraiment il fait trop beau au Brésil pour rester enfermé à dessiner. Rappelons que Corben, lui, vit dans le trou du cul du monde entre New York et Los Angeles. De ce fait, il n’était pas soumis à la tentation de la bronzette...
Notre deuxième candidat est Herb Harnold. Curieusement, il fut adoubé par Corben lui-même qui l’avait accueilli dans le premier numéro de Fantagor. Plutôt faiblard graphiquement, il a tout de même le mérite de l’humilité puisqu’il a représenté le maître dans une de ses histoires (Skull comics 4). A moins que ce ne soit que pure flatterie. Les électeurs ne sont pas dupes !
Le dernier favori est un certain R. Martin dont on ne peut qu'admirer l’application qu'il met à affadir ses passages préférés des albums de Corben. La planche en question illustre ce que j’expliquais dans mon article sur l’heroic fantasy. Alors que Corben dessine des scènes érotiques, Martine fait du secourisme. Mais qui sauvera Martine du ridicule? Objectivement, tout le talent de l’artiste est résumé dans les deux longues cases vides du milieu de la page. Amis lecteurs, cette fascinante saga est disponible dans le magazine Fantastik que vous trouverez facilement (doux euphémisme) chez Aaapoum bapoum.
Enfin, la possible surprise du premier tour, Corben ou plutôt ce qu’il en reste. Voir plus bas le sujet sur les tortues ninjas pour comprendre ce que je veux dire. Plus sérieusement, ça fait de la peine de voir décliner une de ses idoles de jeunesse.

vendredi 20 avril 2007

La bd à Pepe c'est pas de la bd à papa


J’entame avec ce billet sur Pepe Moreno la rubrique « bd placard » qui sera consacrée à des auteurs dont on ne parle plus assez à mon goût.
S’il y a bien une chose dont Pepe Moreno a justement horreur c’est bien le bon goût. Que ce soit par le ton ou les couleurs criardes qu’il emploi, il faut peu de temps pour comprendre qu’il n’est pas là pour caresser le tintinophile dans le sens de la houpette. Il fait de la bd pour se marrer et ce qui l’amuse c’est l’action, le sexe et les têtes qui explosent. Moreno fait partie de ces auteurs incarnant les années 80 par cet esprit provoc’ empreint de culture rock. Avec Rebel (1984) et Joe’s Air Force (1986), il témoigne de sa vision antiraciste d’expatrié espagnol à New-York en créant autour des deux héros une bande en marge et cosmopolite. Ses membres ont aussi un côté cool tombeurs de minettes qui leur donnent des allures de groupes de rock. Le scénario et les dialogues de Rebel, qui se déroule dans un New York ravagé, sont d’ailleurs coécrits par Rob Hingley, un autre expatrié et chanteur du groupe ska The Toasters.
Alors que dans ses deux précédents albums, le méchant était incarné par le nazi ou assimilé, dans Gene Kong (1987) le mal est plus diffus. Moreno y raconte les vicissitudes d'un modeste employé d'un laboratoire dans un New York déshumanisé et ultraviolent. Alors que c’est une fois en dehors de son milieu que King Kong est le plus en danger, Gene Kong l’est avant tout dans sa propre ville. Cette vision de New York doit sans doute beaucoup à son coscénariste, Bob Fingerman, observateur attentif de cette ville avant la politique de « tolerance zero » de Rudolph Giuliani. Gene Kong est le meilleur album de Moreno avec Joe's Air Force.
Enfin, en 1990, Moreno publie Batman : Justice Digitale. S’il peut décevoir à la fois les fans de Batman et ceux de Moreno, il n'en demeure pas moins un album charnière dans son œuvre. Dans cet album réalisé sur ordinateur, Batman combat le Joker au sein d’un ordinateur. Difficile de ne pas voir dans cet ultime album publié à la fin des 80’s ses adieux à la bd en même temps que son entrée dans le milieu des jeux vidéos et des 90’s.
Pour conclure, signalons deux autres albums. Zeppelin, recueil de courtes histoires de science-fiction antérieures mais d’une efficacité redoutable. Et pour les anglophiles Generation Zero chez DC comics et prépublié d’avril 83 à juin 84 dans Epic Illustrated. Le scénario est signé Archie Goodwin dont le nom est familier aux anciens lecteurs de Creepy.
Prix conseillés: se trouvent tous autour de 6 euros. 10 euros maximum en dehors de Generation Zero.

dimanche 15 avril 2007

Héroïques fentes et zizis



En préambule, je tiens à te prévenir que si tu es fan d'héroïc-fantasy ce billet risque de te peiner. Alors je vais pleurer pour toi car tu ne pleureras pas, toi, le Cimmérien.
On entend souvent dire que l’héroïc-fantasy est un truc d’ados boutonneux en mal de rapports sexuels. Et bien on a raison. Prenez le Seigneur des Anneaux. C’est un roman d’éducation sexuelle. Eh oui, durant les centaines de kilomètres que parcourt Frodon, celui-ci est amené à sortir son « Dard » avec plus ou moins de bon sens, chopper des maladies (vénériennes ?) et enfin, devenir adulte. Je ne suis pas puritain, bien au contraire. C’est tout ce côté refoulé qui me dérange. Clichés ? Peut être connaissez vous Red Sonja, l’alter ego de Conan, créé par Robert E. Howard puis popularisé en comics par Frank Thorne. Thorne a reconnu dans une interview accordée au magazine Amazing Heroes que l’aspect sexuel, exprimable uniquement de façon équivoque dans une série grand public, devenait trop dur à refouler. C’est pourquoi il a créé Ghita of Alizarr qui en est la copie conforme sauf que « She-devil with a sword » devient en quelque sorte « She devil-dans-la-culotte » (pas chie dans sa culotte hein !). A l’époque où il dessinait Red Sonja, Thorne raconte aussi qu’il recevait des photos de fans se déguisant en Red Sonja. L’un d’entre eux était un garçon, un certain Fred que la femme de Thorne surnomma avec beaucoup d’à propos « Fred Sonja ». Nul doute que le Fred en question est aujourd’hui marié avec des enfants et qu’il est passé à autre chose. En fait, l’heroic-fantasy c’est comme l’acné, faut s'en débarrasser après l’adolescence.

vendredi 13 avril 2007

Le schah ne s'en va pas tout seul


Le 27 juin sortira au cinéma Persépolis. C’est l’adaptation en dessin animé de la bd de Marjane Satrapi qui y raconte son enfance dans un Iran en pleine mutation. Après quelques recherches, je suis tombé sur la page myspace du film.
Ah myspace, le site où on se fait des amis en un clic de souris. Nous les chats on ne se fiera jamais à une souris! La première image qui saute aux yeux sur cette page c’est un dessin de l’auteur à côté d’un barbu à lunettes. Dans un élan de beaufitude assumé j’ai envie de dire que ce n’était pas la peine de faire quatre bouquins et un film qui montrent -entre autres- les dégâts de l’islamisme si c’est pour finir sous la tutelle d’un barbu. Mais l’affiche du film balaye bien vite mon inquiétude. Le barbu en question et coauteur du film n’est autre que Vincent Paronnaud alias Winshluss, un type qui a fait ses preuves dans la bd et dans des courts métrages d’animation. L’inquiétude viendrait plutôt du choix des actrices pour doubler Marjane dans le film. En effet, les vidéos du site m’incitent à penser que Marjane Satrapi est ce que j’appellerais poliment « un caractère ». Est-ce que Catherine Deneuve ou Chiara Mastroianni sauront y mettre la vie nécessaire ? Satrapi et Paronnaud ayant l’air de bien superviser tout ça, je leur fais tout de même confiance.

jeudi 12 avril 2007

On me la fait pas !

Affiche du film Bad Santa
Il y a quelques jours, j’ai loué Bad Santa de Terry Zwigoff au vidéo club. L'objet de ce billet n'est pas le film lui même qui est une comédie noire rigolote quoique plutôt anecdotique. Ce qui m'a interressé, c'est ce gamin obèse et bouclé que Billy Bob Thornton prend sous son aile. Ce personnage a remué de vieilles images que j'avais dans la tête et c'est en creusant jusque dans mes souvenirs d'écolier que j'y ai vu plus clair. Je jouais alors à la tapette avec mes condisciples lors des récréations. Bien que nous étions dans les années 80, jouer à la tapette ne consistait pas à dodeliner du cul comme les chanteurs de Wham mais à gagner ou perdre des cartes à collectionner dans un duel. Le vainqueur était celui qui arrivait à retourner les cartes en tapant dessus d'un coup sec avec la paume de la main. Une série de ces cartes d’un mauvais goût admirable m'a partculièrement marquée: LES CRADOS. Pas de doute, le choix de l’acteur et de son nom dans le film sont un clin d’œil aux crados ou « garbage pail kids ». En effet Thurman par sa sonorité et son physique de "sauvez Willie!" collent bien au choix de Merman (homme poisson). Un gros poisson certes mais un poisson quand même. Si vous regardez les bonus du DVD, vous apprendrez que Billy Bob est super sympa et que Terry est un super réalisateur et accessoirement que Terry Zwigoff souhaitait pour interpréter le rôle de Thurman Merman quelqu'un ressemblant à un jeune acteur boursouflé des années 30 dont j’ai oublié le nom. Bah, après tout c'est noêl, vous croyez ce que vous voulez.

Profession de mauvaise foi

Autrefois, il arrivait dans la vie de chaque homme un moment où il ressentait le besoin d'acheter une Porsche ou porter des costumes en lin blanc. Aujourd’hui ce serait plutôt ouvrir un blog pour exposer et assumer sa monomanie. Moi je suis plutôt branché bande dessinée et cinéma. Ca fait donc de moi quelqu’un d’ouvert puisque j’ai deux centres d’intérêt... Ces deux univers seront donc principalement explorés mais je me permettrai bien sûr quelques -grands- écarts. Il ne s’agira pas d’un site de critiques ou d’analyses ‘achement savantes mais plutôt d’observations, de parallèles ou d’anecdotes que je livrerai trois à quatre fois par semaine. J’y mettrai tout l’enthousiasme ou toute la mauvaise foi dont je suis capable. Ceci je l’espère pour votre plus grand plaisir !