jeudi 7 août 2008

Disponible


En cette période où les Jean-Claude Dusse envahissent les plages et les campings dans l’espoir de "conclure", il me semble opportun de parler de misère sexuelle dans la bd. L’un de ses plus illustres représentants est Joe Matt, auteur canadien de bandes-dessinées autobiographiques. Le voir lutter dans Strip tease et Peep show pour vivre une sexualité satisfaisante tout en s’enferrant dans ses erreurs était tout bonnement hilarant. Dans son dernier livre, Epuisé, le jeune queutard frustré laisse place à un quadragénaire fatigué dont le renoncement total, plus encore que la sinistre existence embarrasse le lecteur et suscite l'inquiétude sur son avenir d'homme et d'auteur.
Heureusement, la misère sexuelle s’est trouvée un nouveau héros en la personne du Sieur Sourdrille. Sa vie sexuelle est chaotique et le pauvre se voit même accablé d’une mère envahissante. S’il se met en scène comme Joe Matt dans ses histoires, il s’en distingue avec originalité en faisant régulièrement glisser ses histoires de la réalité vers le rêve, un peu à la manière d’un Winsor McCay auquel il rend ouvertement hommage en titrant certaines de ses histoires "la fondue galloise". Souffrance et frustration sont le pain quotidien de Sourdrille. D'autant plus qu’il croit en vain que c’est en endurant plus de caprices des femmes que ses concurrents qu’il arrivera à ses fins. Comme pour Joe Matt, on peut craindre que le renoncement prenne le pas sur l’énergie déployée à coucher avec des femmes et que la qualité des histoires en pâtisse. Mais le recours de Sourdrille au rêve et à l’imagination semble le prémunir contre ce problème. Et qui sait, c'est peut être dans le décalage entre la passivité et l'imagination débordante que Sourdrille pourrait trouver l'inspiration pour ses meilleures histoires. Son trait est lui déjà arrivé à maturité entre les premières histoires de Monsieur au style encore hésitant et son second album, Mesdames, parfaitement homogène. On espère donc retrouver bientôt Sourdrille dont le dernier album date tout de même de 2004 et qui a depuis gratifié les lecteurs du Psikopat de planches prometteuses.

3 commentaires:

Totoche Tannenen a dit…

Chic, la baraque a rouvert.
Tu as changé l'huile ? Arf ! Arf ! Ar ... Kof ! Que ? "Mc Cay" ! Nom d'une pipe ! Avec un "C" , bordel ! Je vous l'ai dit 100 fois mais vous n'écoutez rien.

Vlad a dit…

Le dessin de Sourdrille est maîtrisé, les expressions de ses personnages, très bien captées (brrr... elles glacent le sang de honte de faire partie de l'humanité). Sa couverture pour Monsieur est réellement excellente. En regard de sa maîtrise de la direction d'acteurs, ses histoires me paraissent toujours un peu faibles, trop marquées par les thématiques fanzinesques, même si ses hommages à Mc Cay sont très distrayants.

François a dit…

Totoche: la faute, c'était pour voir si tu suivais! En tout cas, merci pour le bonjour. J'irai te rendre la politesse prochainement. J'avais complètement déconnecté de la blogosphère ces derniers mois.

Vlad: Mais qu'est ce que c'est que ces réserves!!;-) Thématiques fanzinesques? C'est à dire?