dimanche 2 décembre 2007

Un taxi pour l'Espagne

Les lecteurs les plus attentifs de ce blog auront remarqué que ces derniers temps le nom d’El Vibora y apparaît de plus en plus régulièrement. El Vibora était un magazine espagnol créé à la toute fin des années 70 (1979-2005) et qui se spécialisait dans la bd "indé". La magazine a ouvert ses pages à la crème des auteurs étrangers de l’époque : Spiegelman, Burns, Tatsumi, Deitch, Willem, Caro, Swarte, Liberatore, Masse etc. El Vibora reposait néanmoins sur la participation récurrente de quelques auteurs locaux dont les albums sont parvenus jusqu’en France par le biais des éditions Artefact : Nazario avec Anarcoma, Max avec le Carnaval de Cerfs et Peter Pank, Calonge avec Ghetto ou encore Marti avec Taxista.
J’ai choisi cette fois de vous parler de Taxista, série emblématique des belles années d'El Vibora. Taxista est un personnage détestable. Comme De Niro dans Taxi Driver, il est un chauffeur de taxi réactionnaire (pléonasme?) qui voudrait débarrasser la ville de la racaille. Pour cela, il se tient toujours prêt à kollaborer avec les autorités. Mais ce justicier est bête, intolérant, mesquin et violent et finalement aussi minable que les truands qu'il combat. Les aventures de Taxista sont sordides et amusantes à la fois car Marti pose un regard ironique sur son personnage. Il ne faut donc pas s’étonner que Cornélius, dans la lignée de la publication de Nécron, prévoît de publier l’intégralité de Taxista dont le tome 2 est encore inédit en France.
Le trait de Marti est inspiré de Chester Gould (Dick Tracy) mais il peut aussi faire penser aux premières bd de Daniel Clowes, ce qui n'a pas échappé à l’éditeur de la réédition espagnole dont la couverture rappelle certaines de celles d’Eightball, le comics de Dan Clowes. Il est à noter que Marti vient de sortir Calvario Hills, un nouveau titre de la collection Ignatz, conjointement diffusée par Vertige Graphic (France), Fantagraphics (USA) et Coconino Press (Italie). Comparée aux Etats-Unis, la collection Ignatz est un peu en panne en France. Pour lire Calvario Hills, il est donc nécessaire de parler Anglais ou Italien. Que fait la police? Nul doute que Taxista, en bon citoyen, l’a déjà prévenue.

prix conseillé: entre 5 et 8 euros compte tenu de l'édition de Cornélius à venir.
un extrait en espagnol:

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